De ses fenêtres au 3e étage, Nelly a vue sur le jardin. « J’étais là au tout début. J’ai participé à installer la clôture. » Laquelle consiste en des piquets en bois tout symboliques, principalement destinés à éviter l’intrusion des chiens. Nelly est née à Pornic. Après avoir passé des années en Haute-Savoie, elle s’est installée aux Bourderies en 1982. Elle participe activement aux activités de ce quartier qu’elle a appris à apprécier. Si ses maux de dos lui interdisent de travailler la terre, elle descend au jardin pratiquement tous les jours, « même le dimanche », pour « s’aérer ». Elle s’y installe parfois pour tricoter avec sa voisine Marcelle, 81 ans, une as des aiguilles.
Depuis un an, Marie apporte au jardin partagé son intime connaissance de la terre. Jusqu’en 1993, elle exploitait une ferme à Saint-Herblain. Elle y élevait des bovins. Marie ne se pose pas en spécialiste du jardinage : « On cultivait beaucoup de pommes de terre pour les animaux, mais on avait
juste un petit potager. » Elle sait pourtant fort bien suivre les saisons et soigner les plants pour assurer une belle récolte. « Faut aimer, d’abord. Après, ça vient tout seul. On se renseigne. »
Le plaisir de jardiner la conduit plusieurs fois
par semaine de Saint-Herblain aux Bourderies. Le jeudi matin, elle s’active en compagnie de Daniela et Nicoleta, deux jeunes Roumaines dont elle dit : « elles s’y connaissent mieux que les femmes françaises de leur âge ! ».
Daniela et Nicoleta
L’une vient de Transylvanie, à l’ouest de la Roumanie, l’autre de la Moldavie, à l’est. Daniela recherche un emploi, Nicoleta élève ses enfants. Elles
habitent au Breil, mais ont eu connaissance du jardin partagé au CSC des Bourderies, où elles suivent ensemble l’atelier « français au quotidien ». « On faisait déjà le jardin chez nous », raconte Nicoleta. Elles ont saisi l’opportunité de renouer avec cette activité qu’elles aiment, et la partagent avec joie.
Les enfants du centre de loisirs apprennent à bêcher, planter, arroser (avec parcimonie !) sous la conduite des piliers du jardin partagé. Une école
du respect de la nature, mais aussi de l’attention et de la patience. Leurs efforts seront récompensés par la dégustation sur place de fraises ou de tomates. ■