La guerre
On a toujours appelé Ambroisine Briant par son deuxième prénom, Marie. Jeune, elle travaillait au Café Français, à deux pas du passage Pommeraye. Les bombardements de 1943 l’ont expulsée vers Saint-Philbert-de-Grand-Lieu,
où elle a mis au monde son troisième et dernier enfant. À la fin de la guerre,
« on est revenus habiter rue Maurice Barlier.
Il y avait beaucoup de Bretons qui vivaient
dans des baraques en bois. Quand ça s’est construit, ils sont partis en HLM. Nous, on est resté dans ce petit coin. »
Réjouissances
Escapades au centre ville ? Pas le temps. Pratique sportive ? Pas encore d’offres pour les femmes. Les distractions se déroulaient le dimanche, en famille. Le vélodrome du « Petit-Breton » à Chantenay offrait courses, arrivée du Tour de France avec Yvette Horner et son accordéon, et autres spectacles attrayants. Pour le 14 juillet, on allait danser place de la Nation, où s’installait souvent un cirque. Les beaux jours, on poussait jusqu’au jardin de Misery, rue des Garennes. « Ça faisait marcher un peu. », ajoute Lucie.
Femmes d’aujourd’hui
Yvette trouve que ses filles sont « toujours pressées ». « Mon fils aîné
préférait avoir sa femme à la maison,
raconte Yacinthe. Mon petit-fils Cyrille s’occupe complètement de ses enfants. Avec mon mari, ça n’était pas pareil ! Ça bouge petit à petit au fil des générations. » Thérèse approuve le constat – mais pas les faits : « Je ne suis pas tellement d’accord pour que les hommes s’occupent de tout. J’aimais quand chacun.e avait son domaine. Les femmes avaient plus de liberté chez elles. Maintenant, les hommes mettent le nez partout... Je ne sais pas si c’est mieux. » ■
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